Mardi 29 juin- C'est chez Romain que nous avons atterri à Vannes. Une jolie petite ville anciennement fortifiée avec son port, ses petites rues pavées et son ambiance décontractée.

Le sourire sage et la force tranquille de Romain nous ont accueillis dans son appartement qui abritait déjà une jeune couchsurfeuse neozélandaise... Le dépaysement peut commencer et notre « tour du monde » avec.Le couchsurfing c'est aussi ça: voyager sans forcément se déplacer mais par la simple rencontre des cultures.Jenny ne parlant pas très bien français nous avons surtout conversé (comme j'ai pu) en anglais, ce qui fut très sympa pour les méninges.

C'est vers huit heures du soir que nous sommes partis tous les quatre (la dream team !) en quête de nouvelles terrasses à découvrir... Nous ne pensions pas que nous croiserions une chorale dès plus atypique.

Simon le sait, jouer en terrasses consiste à n'avoir aucune règle et aucun a priori. D'une terrasse à l'autre, le public et les réactions sont extrêmement différents; c'est la dure loi de la musique itinérante: plonger dans l'inconnu tout en maîtrise et en confiance.

Une première surprise de taille, puisque Simon s'est fait « reconnaître » dans les rues de Vannes par trois jeunes filles parisiennes qui l'ont découvertes dans le métro puis à la Maizon Bar où il a joué en résidence un mois avant à Paris. Le monde est petit ? On nous le prouve en direct...

Après quelques refus de gérants de cafés-restaurants, nous avons suivi Romain vers le port. Deux grandes terrasses de restaurants se trouvaient là: c'était la dernière chance de la soirée afin de ne pas terminer sur un bide total. Le plus dur après plusieurs refus est de ne pas se décourager et enchaîner tout de suite sur de nouvelles terrasses à conquérir. Entouré de sa « dream team », Simon s'est gonflé de courage pour aller voir les gérants des établissements. Quelques secondes d'attente et Simon ressort de l'établissement, une petite lumière dans les yeux: je sais à ce moment-là que la réponse fut celle espérée.

Il s'installe et en en deux secondes se fait prendre d'assaut par une troupe... de clowns.

Des clowns oui oui. Installés au restaurant d'à côté parés de milles couleurs et de nez rouges.

C'est avec son « ce matin en m'levant du lit j'ai décidé d'être heureux... » que Simon a ainsi pu monter la chorale la plus atypique qu'il ait eu en moins de cinq minutes.

La soirée fut bonne en surprise et en rencontres enthousiastes avec un nouveau fan-club vanetais (en plus de notre chorale clownesque).

Bubulle aussi a eu son lot d'émotions puisqu'il s'est fait dragué par une petite chienne de trois mois toute heureuse de profiter de l'air joyeux de notre compagnon à quatre pattes.

Après avoir marché tranquillement dans les rues, notre « dream team » et nous sommes retournés dans les pénates de Romain pour déguster un plat confectionné par Jenny.

Une grosse journée nous attendant le lendemain avec La Baule (sur les traces de ma jeunesse...) et Nantes la belle, nous n'avons pas fait long feu et remercié mille fois Romain de son accueil plus que chaleureux.

Bercés par un doux sentiments de réussite et de magie, nous nous somme éclipsés pour accueillir la nuit en repensant à cette journée : c'est pour ce genre de rencontres, de moments qui ne peuvent se capter que comme cela ( de manière spontanée et improvisée) que la magie de la musique itinérante (et plus largement de l'art de rue en général) prend tout son intérêt et son enrichissement.

Une escale s'imposait à Issy-les-Moulineaux pour ma part afin d'y faire ma besace et préparer, de mon côté, mes bagages pour...trois mois d'aventure à travers l'Europe.

Avec un goût très bizarre en travers la gorge: un goût de peur de prendre la main de cette Inconnue mêlé à l'excitation de l'aventure, un goût de peur de ne pas être à la hauteur psychologique et physique de ce projet...

Nous en avons rêvé pendant trois mois de préparation intense, nous le vivons pleinement maintenant et la préparation des bagages accentuent bien le projet... Et voilà le goût dans la gorge attaque l'estomac maintenant !

A 14h, décollage pour notre première étape «bretonne »...Rennes !

Avec des questions pleins la tête, une envie de faire ça, d'imaginer ça et déjà l'organisation d'un concert d'appartement le soir même à Rennes. Une première étape qui commence bien.

Et c'est chez nos premiers « couchsurfers » que nous posons la voiture, pas loin du centre de Rennes: chez Aurore et Sylvain, un couple d'une trentaine d'années. C'est Aurore qui nous accueille dans un appartement qui sent le voyage, la musique et la photo: un cadre « rennais » qui nous plaît déjà. Avec deux didjeridoo, une contrebasse, une guitare et des photos argentique, Aurore nous parle des deux ans vécus en Australie avec Sylvain, de leur projet très très proche de vivre dans leur « ferme du bonheur » entre animaux, nature et...laboratoire musical. A peine arrivés, nous voyageons déjà avec cette jeune femme accueillante, simple et souriante.

C'est ensuite que nous décidons de profiter du beau temps pour « tenter » quelques terrasses de cafés dans le centre de Rennes. Nous avions bien dit: tournée musicale participative et nous respectons nos dires: Aurore nous a guidé jusqu'à la Place des Lices, Place St Michel et s'est improvisée naturellement ingénieur du son et photographe pendant que Simon jouait, que je filmais et passais le chapeau.Un vrai travail d'équipe qui fut plutôt fructifiant...dans le chapeau.

Le soir venu, c'est chez Lena que nous avions rendez-vous pour un concert de jardin d'appartement en toute intimité et simplicité... Un concert qui s'est plus transformé en soirée « bière » (on s'adapte à la culture locale quoi) entre voisins puisque Lena, Aurore, Manu (un autre couchsurfer) ont découvert qu'ils habitaient tous dans le même coin... Et en plus, on fait aussi dans le Peuplade :-)

Une soirée très sympathique et « soft » en petit comité, tout ce qu'il nous fallait pour se remettre de la fatigue de la journée.

Mardi 29 juin-Après une bonne nuit bien reposante, nous sommes partis vers 12h pour arpenter de nouveaux les terrasses de Rennes à l'heure du déjeuner.

Résultat mitigé, entre certains refus d'établissements mais un public surtout peu réceptifs. Des choses sont encore à travailler sur le « spectacle » proposé. Faire de l'inattendu son allié est une phrase à méditer pour les prochaines terrasses à faire.

Un pécule peut fructifiant au final mais qui nous a permis de nous payer le repas de midi.

Direction Vannes et une autre population bretonne à connaître....